Sélection des reproducteurs
La majorité des races canines présentent des mutations génétiques responsables d'affections plus ou moins invalidantes. Le rôle de l'éleveur est primordial et son honnêteté intellectuelle doit permettre de réaliser une sélection efficace pour limiter l'incidence de ces affections, et assurer aux futurs propriétaires les plus grandes chances d'acquérir un compagnon sain avec une espérance de vie conforme à ce que la race doit offrir.
Le saluki est relativement indemne de la multitude de maladies génétiques trouvées dans des races issues d'une sélection sur l'apparence, parfois sur un caractère particulier, mais malheureusement, il existe quelques mutations génétiques pouvant induire les maladies suivantes :
1. Cardiomyopathie dilatée. D'origine diverse (malformation des valvules cardiaques, anomalie de contractilité du muscle cardiaque...), elle induit une insuffisance cardiaque plus ou moins visible, allant de l'incapacité à effectuer un effort physique à une mort subite sans symptômes précurseurs. Les malformations de valvules vont en général induire une insuffisance cardiaque précoce (premiers signes vers 2-3 ans), tandis que les autres peuvent ne se manifester que tardivement (6-8 ans).
Prévention : le seul moyen de limiter les risques de faire naître un saluki atteint est d'éviter d'utiliser les individus trop jeunes (3 ans minimum dans les lignées non affectées et 5-6 ans minimum en cas de collatéraux éloignés atteints), de ne pas utiliser les frères, soeurs, et produits de chiens affectés, et d'effectuer des examens échocardiographiques (une simple auscultation est sans intérêt) et/ou dosages d'enzymes cardiaques réguliers et en particulier avant de réaliser une portée.
2. Maladies auto-immunes. Dues à une attaque de l'organisme par ses propres cellules immunitaires, elles peuvent se manifester par des affections articulaires très douloureuses, des anémies sévères, des hémorragies récurrentes et mortelles. Le mécanisme de transmission est inconnu mais probablement récessif (deux parents porteurs) et les chiens affectés présentent en général les premiers signes de maladie dans les 5 premières années de vie. Il existe probablement un fort effet de l'environnement, expliquant que certains développent la maladie et d'autres non. Aucun test n'est disponible, l'utilisation de reproducteurs suffisamment âgés et dont aucun parent proche n'a été atteint est le seul moyen de limiter les risques.
3. NCL. Dégénérescence neuronale qui s'exprime dans les toutes premières années de vie, cette affection est rare et nécessite que les deux parents soient porteurs pour se développer. Un test est disponible, et l'acheteur avisé peut demander à son éleveur de lui présenter les résultats d'au moins un des parents (si celui-ci est négatif, les chiots issus des ses portées ne seront pas atteints, même si l'autre parent transmet le gêne défecteux).
Personne n'est parfait, mais la bonne santé des parents et l'honnêteté de l'éleveur sont primordiaux pour accueillir son futur compagnon en toute confiance. Photos de présentation retouchées pour améliorer une conformation, peinture des truffes dépigmentées en infraction directe avec le règlement des expositions canines, chiens malades "cachés", tests falsifiés ou non réalisés, toute dissimulation doit alerter le futur propriétaire sur un manque de transparence de l'éleveur. Il en va de la durée et la qualité de la relation avec un être vivant qui mérite de commencer sa vie avec les meilleures chances possibles.